Une saison anniversaire
Les Musicales d’Arradon ont 5 ans, et, à leur actif, plus de 40 concerts, environ 150 musiciens invités et près de deux cents adhérents !
À tout seigneur tout honneur : notre saison d’anniversaire est placée sous le signe de la Bretagne, terre féconde en musiciens prodigieux. Nous aurons ainsi à nos côtés le Chœur Mélisme(s), les membres de l’Orchestre Symphonique de Bretagne, la Maîtrise de Bretagne que nous accueillerons à la Cathédrale de Vannes, les sœurs Poupard, vannetaises virtuoses. Et nous rendrons hommage à Jean Cras, compositeur et capitaine de vaisseau qui passa 27 années de sa vie sur les océans, avec un piano à bord tout de même…
Elle est placée également sous le signe de l’amitié, celle des musiciens qui ont accepté notre invitation au Concert des 5 ans, et de nos partenaires fidèles, la ville d’Arradon, la Fondation l’Or du Rhin, l’ADMAS et les Scènes du Golfe.
A toutes et tous, un grand merci du fond du cœur.
Flash Info
« Je suis Misia Sert ! »
Entretien avec Julie Depardieu
Vous venez à Arradon pour un concert autour de Misia, surnommée « Reine de Paris. » Que fera découvrir ce fort moment musical ?
Nous sommes trois sur scène chargées de ce plaisir : Juliette Hurel à la flûte, Hélène Couvert au piano et moi-même, récitante. Misia Reine de la nuit raconte le destin peu ordinaire et agité de Misia Sert, née en Russie et qui fut, pendant plus de 40 ans, la muse des plus grands artistes -peintres, musiciens, écrivains – depuis Bonnard et Renoir, jusqu’à Diaghilev en passant par Ravel, Debussy et Stravinsky. Elle fut aussi l’amie intime de Coco Chanel qui fut auprès elle lors de sa mort en octobre 1950.
J’ai fait une adaptation d’une biographie de Misia Sert, aidée dans cette tâche par un jeune romancier. Raconter la vie de cette femme mystérieuse, surnommée « Reine de Paris, » me donne l’occasion de « m’imbiber » de cette femme fantastique dont je joue le rôle dans ce spectacle : je suis Misia Sert !
Comment et pourquoi avoir mis en musique cette histoire de vie ?
J’adore la musique, mais, malheureusement je la massacre ! Je suis une excellente auditrice mais une piteuse interprète. Comme je suis très sévère et même intraitable avec moi, je ne joue pas. C’est au cours d’une chronique pour France Musique que j’ai croisé, au détour d’un couloir, Juliette Hurel, flûtiste considérée comme l’une des interprètes incontournables de la scène musicale internationale.
La flûte, au départ, ne me tentait pas. Mais nous nous sommes revues plusieurs fois, nous avons beaucoup échangé et finalement tous les morceaux qu’elle a choisis avec moi, pour l’évocation de Misia, m’ont convaincue puis enthousiasmée ! Juliette m’a présenté la pianiste Hélène Couvert, qui rapidement m’a entraînée sous son charme.
Nous sommes devenues trois bonnes copines. Nous sommes même allées ensemble en Belgique où Misia a passé son adolescence chez sa grand-mère qui, dans sa belle demeure, tenait salon et où Liszt était un hôte régulier. Les nouveaux propriétaires m’ont invitée, avec Juliette et Hélène, à venir présenter notre concert, Misia, Reine de la nuit, dans ce salon. Nous sommes très tentées !
Avez-vous à ce jour un autre projet en cours ?
Je suis en train de tourner un film sur le thème de l’enfance « placée » et j’y tiens le rôle d’une éducatrice. Je tairai, par discrétion, le titre et le metteur en scène. Mais ce sera un film à voir !
Propos recueillis le 21 octobre 2020 par R. Boucher